L’exposition met en lumière la diversité de la pratique d’Edvard Munch (1863-1944), à travers une centaine d’oeuvres : peintures, dessins, estampes, blocs gravés… Cette présentation couvre l’ensemble de la carrière de l’artiste, soit soixante ans de création. Elle invite à revoir l’œuvre du peintre norvégien, dans sa globalité.
L’exposition du musée d’Orsay met en lumière la principale inspiration du peintre, l’âme humaine et les émotions qui l’agitent.
Toute sa vie, Edvard Munch a exploré les émotions humaines : angoisse, mélancolie, amours difficiles, jalousie, solitude, épreuve de la maladie, deuil… La rétrospective montre comment Edvard Munch, reprend ces thèmes, parfois jusqu’à l’obsession.
L’intitulé de l’exposition Un poème de vie, d’amour et de mort, est tiré des mots de Munch : c’est ainsi qu’il décrit sa « Frise de la vie » où il regroupe justement ses thèmes. Il écrit dans des notes de 1889-90 : il faut peindre « des personnes vivantes qui respirent et s’émeuvent, souffrent et aiment ».
Les titres des tableaux sont évocateurs, Angoisse, Mélancolie, Vampire, l’Enfant malade, Jalousie, la Meurtrière, les personnages nous regardent, les yeux hallucinés, angoissés, ils nous appellent, nous pénètrent. Même sur le tableau Soirée sur l’avenue Karl Johan, (1892), des hommes en haut-de-forme et des femmes en chapeau font leur promenade du soir, leurs yeux hypnotisés, dardés sur nous.
Quelques tableaux s’échappent pourtant, passent comme un rêve, comme Jeunes Filles arrosant des fleurs, ici les jeunes filles sont toute à leur occupation, elles regardent simplement ce qu’elles font…
Pour exprimer ses tourments, Edvard Munch a aussi pratiqué l’autoportrait. Ainsi dès le premier tableau de l’exposition, peint à 32 ans, on voit son visage éclairé, les yeux hallucinés, pleins d’angoisse. Sur le dernier tableau présenté, Autoportrait en enfer peint en 1903, l’artiste est nu, enserré entre deux masses de peinture, entre ombres et flammes.
L’émotion est au cœur de l’exposition, elle nous pénètre. Les yeux de tous ceux et celles qui nous ont fait face, – « des personnes vivantes qui respirent et s’émeuvent, souffrent et aiment » – nous poursuivent longtemps.
Commissariat : Claire Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie, avec la collaboration d’Estelle Bégué, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay.
Exposition organisée par le musée d’Orsay, Paris, en partenariat avec le Munchmuseet, Oslo.
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