A la fin du 19ème siècle, l’Ecole des Beaux-Arts de Paris forme des architectes américains, canadiens et mexicains. Le style français Art déco, caractérisé notamment par un travail de la ligne, de l’ornementation et des motifs floraux, va se diffuser alors grâce aux échanges entre la France et l’Amérique du Nord. De retour en Amérique, les architectes vont construire et meubler des buildings Art déco dans les grandes villes américaines. Après l’architecture, l’Art Déco s’est propagé dans les autres domaines artistiques comme la peinture la sculpture, la ferronnerie, le décor mural.
Cette émulation entre la France et l’Amérique connait son apogée en 1925 lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels à Paris.
A la suite de cette exposition internationale, « le style français » sera exporté également grâce aux aménagements somptueux des paquebots Ile de France en 1926 et Normandie en 1935.
Le visiteur pourra par exemple s’attarder sur l’Esquisse pour le jardin d’hiver des premières classes du paquebot de Normandie, les Etudes des grilles de portes d’ascenseur du paquebot Île-de-France ou bien celles pour les tapisseries des sièges du mobilier du salon de conversation.
Dans le cadre d’un chantier diplomatique entre la France et le Mexique, la spectaculaire ambassade, intégralement Art déco, a été construite dans le 16eme arrondissement. De grandes toiles commandées à Angel Zarraga sont présentées dans l’exposition, dont Amaos los unos a los otros (Aimez vous les uns les autres), vers 1926 et La madre mexicana (La mère mexicaine), 1927.
La peinture murale a également beaucoup séduit les Américains lors de l’exposition de 1925.
Le visiteur pourra contempler « La partie de pêche » (1925) de Jean Despujols, une des gloires de l’école des Beaux-arts de Bordeaux.
La joaillerie, la mode vestimentaire, les meubles, la vaisselle, les objets du quotidien vont également être touchés par cet Art et sont représentés dans l’exposition.
Le style vestimentaire, la coiffure des artistes et le mobilier utilisé dans le décor de tournage de films illustrent la pénétration de l’Art déco dans le domaine du cinéma et du music-hall. La coiffeuse créée par le décorateur Pierre Emile Legrain est exposée sur place et une photo du tournage d’un film avec la coiffeuse est affichée à proximité.
L’Art déco s’est aussi manifesté dans les revues comme « La Gazette du bon ton » et « Vogue » dans le domaine de la mode.
La crise de 1929 freine l’expansion de l’Art déco aux Etats-Unis. Ainsi, l’Art déco retraverse l’Atlantique pour revenir en France à la suite des retours des artistes français se retrouvant sans emploi.
C’est dans ce contexte que Jacques Carlu va transformer l’ancien palais du Trocadéro en un nouveau bâtiment : le palais de Chaillot. De retour en France en 1935, il remporte avec la collaboration des architectes J. H. Boileau et L. Azéma le concours lancé pour aménager et agrandir le palais du Trocadéro, en vue de l’exposition internationale des arts et techniques à Paris en 1937.
Le mouvement Streamline, aussi appelé Style Paquebot, apparaît après la grande dépression de 1929 et culmine fin des années 1930. Ce style met à l’honneur les architectures longilignes, des volumes lisses, et s’inspire de l’univers aéronautique. Le design fait son apparition avec des objets tels que les appareils domestiques, fer à repasser, ventilateur, lampe, machine à écrire…
Cette exposition montre au visiteur l’ influence de l’Art déco dans le monde par l’intermédiaire des artistes français, son impact sur l’ensemble des domaines artistiques et sur le mode de vie.
Commissariat :
Emmanuel Bréon, conservateur en chef du patrimoine, musée des Monuments français, département des Collections, commissaire général
Bénédicte Mayer, attachée de conservation, musée des Monuments français, département des Collections, commissaire
Assistés de Léna Lefranc-Cervo, assistante de recherche
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