L’exposition explore à travers plus de 600 œuvres allant du XVe siècle à nos jours (portraits, perruques, accessoires, outils, campagnes publicitaires…), les thèmes inhérents aux cheveux et à la pilosité dans l’histoire de la coiffure. Les métiers et les savoir-faire sont mis en valeur ainsi que de grands noms de la mode contemporaine avec leurs créations.
La première partie de l’exposition est historique et porte sur l’évolution de la coiffure féminine, qui constitue un important indicateur social. Au Moyen-Âge, le port du voile s’impose aux femmes jusqu’au XVe siècle, puis elles l’abandonnent au profit de coiffures de plus en plus extravagantes. De nombreux portraits de personnages célèbres sont présentés ainsi que des vidéos d’élaboration de coiffures du XVIIIe siècle qui permettent de mesurer le travail minutieux que cela demandait.
– Le portrait de Marguerite d’York (vers 1468) dont la coiffure consiste à tirer les cheveux en arrière et à les recouvrir d’une coiffe conique.
– Dans la première moitié du XVIIe siècle, le voile est présent dans les coiffures pour représenter le deuil. Les portraits réalisés par François Clouet, de Marie Stuart reine d’Ecosse et de France en deuil avec un voile blanc et de Catherine de Médicis (vers 1565) optant pour le voile noir, illustrent cette tendance.
– Le portrait de la grande ballerine romantique Marie Taglioni (vers 1870), montre une version particulière de chignon où les cheveux sont séparés en deux parties égales et réunis en une forme arrondie.
– Un portrait de Louis Gabriel Bourdon âgé de quatre ans (vers 1745), par Louis Tocqué, montre qu’au XVIIIe siècle la coiffure enfantine subit aussi les soins et les tendances de l’époque.
Les nombreux accessoires pour cheveux, tels que des peignes, des épingles, des diadèmes, ressemblent à de vrais bijoux et ont pour vocation d’agrémenter et orner les coiffures.
Le portrait de l’Impératrice Joséphine (1810), par Jean Baptiste Regnault, met en valeur le diadème posé sur ses cheveux.
L’exposition se penche également sur les attributs masculins comme la barbe, la moustache, les favoris, le torse velu…
Si les visages sont plutôt glabres au Moyen-Âge, l’apparition de la barbe, symbole de courage et de force, marque un changement vers 1520. Au début du XVIe siècle, trois monarques la portent : François Ier, Henry VIII et Charles Quint. Puis à partir des années 1630 et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le visage imberbe et la perruque sont de mise pour l’homme de cour. Les poils avec la moustache, les favoris et la barbe, ne réapparaissent qu’au début du XIXe siècle.
Le visiteur remarquera tous les objets tels que fixe-moustaches, fer à friser, cire, qui témoigne de cet engouement, jusqu’au retour de la barbe « Hipsters » qui demande de l’entretien ! L’entretien de la pilosité chez ces jeunes a fait renaitre le métier de barbier qui avait disparu vers les années 1950.
Dans un autre registre, photos de magazines, affiches, pochettes de disque illustrent des hommes affichant leur torse velu comme une valeur de séduction.
Une partie de l’exposition est dédiée aux métiers relatifs à la coiffure. Le visiteur peut observer une collection d’objets et d’appareils : sèche-cheveux, casques séchoir, fers à boucler, d’impressionnantes machines à permanentes du XIXe siècle…
De nos jours, les perruques et les postiches sont utilisées lors des défilés de mode de Haute couture ou quotidiennement pour pallier une perte de cheveux. Certains très originaux et créatifs sont présentés.
Les coiffures emblématiques des XXe et XXIe siècles, adoptées souvent pour manifester son appartenance à un groupe ou son opposition à la société se succèdent : la coupe à la garçonne des années 1920, les cheveux permanentés et crantés des années 1930, la choucroute des années 1960, les cheveux longs des années 1970, les mèches blondes des années 1990, la crête iroquoise des punks, les cheveux afro au naturel…
L’exposition se termine avec quelques grands noms de la mode contemporaine exposés ici avec leurs créations spectaculaires faites à partir de cheveux.
Commissariat : Denis Bruna, Conservateur en chef, département mode et textile
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