Visite de l'exposition

Rassemblant une centaine d’œuvres, l’exposition présentée dans le musée, permet de (re)découvrir Chana Orloff (1888 – 1968), une artiste célébrée de son vivant mais assez méconnue aujourd’hui. C’est la première exposition monographique dédiée à Chana Orloff, depuis 1971, à Paris. Qu’elle se tienne au musée Zadkine est intéressant, le sculpteur Ossip Zadkine connaissait l’artiste. Leurs parcours présentent des similitudes : ils sont tous les deux d’origine juive et nés dans l’Empire russe, elle dans l’actuelle Ukraine et lui dans l’actuelle Biélorussie.

L’exposition dévoile une femme déterminée malgré les difficultés, dont le travail emblématique de l’École de Paris, était renommé entre les deux guerres, notamment pour ses portraits ; elle sculpte également avec bonheur la maternité, les enfants. Quelques oeuvres du bestiaire sculpté par Chana Orloff, nourri par la symbolique et la culture juive sont aussi visibles dans l’exposition.

Chana Orloff arrive à Paris en 1910 et se découvre une vocation pour la sculpture. Au contact des artistes de Montparnasse, dont beaucoup, tels Modigliani ou Soutine, deviennent ses amis, elle se forge un style personnel et reconnaissable, notamment par ses portraits, à la fois stylisés et ressemblants.

En 1926, elle se fait construire par l’architecte Auguste Perret une maison-atelier, la villa Seurat, dans le 14e arrondissement de Paris, près du parc Montsouris. Cette maison-atelier dans laquelle elle vécut et travailla de 1926 à 1968, se visite encore aujourd’hui sur rendez-vous, ses héritiers l’ayant conservée dans l’état dans lequel l’artiste l’avait laissée.
Une autre preuve de son succès, Chana Orloff est l’une des rares sculptrices à participer à l‘exposition des Maîtres de l’art indépendant organisée, en 1937, au Petit Palais à Paris.

Elle s’exile en Suisse pendant la Seconde guerre mondiale, et de retour d’exil en 1945, elle découvre sa maison-atelier saccagée. Chana Orloff se remet à la sculpture et partage son temps entre la France et Israël où elle réalise plusieurs monuments, comme la Maternité Ein Gev, dont le modèle est présenté dans l’atelier du jardin.

Commissariat
Cécilie Champy-Vinas, conservatrice en chef, directrice du musée Zadkine ; Pauline Créteur, chargée de recherches à la Bibliothèque nationale de France.
Commissaires associés : Eric Justman et Ariane Tamir, Ateliers-musée Chana Orloff.