Visite de l'exposition

L’exposition Paolo Roversi, première monographie consacrée au photographe à Paris , dévoile 50 ans de photographies. Au fil des années, Paolo Roversi a inventé son propre langage photographique… Les plus grands mannequins de mode sont passés devant son objectif.

Pour la collection printemps-été de 1997 « Comme des garçons« , il utilise pour la première fois la lampe torche. Des tirages pigmentaires de la collection « Comme des Garçons »  printemps-été 2015 – « Guinevere » et « Anna » – montrent les effets produits par les jeux de lumière qu’il crée.

Avec l’utilisation du polaroid,  Paolo Roversi est intéressé par le côté parfois aléatoire du résultat. Il obtient des résultats inattendus à la suite des procédés chimiques lors du développement et il s’en inspire pour faire évoluer son style.
Le tirage chromogène « Audrey, Atsuro Tayama, Max, Mixt(e) » Paris, 1998 et le polaroid original « Lida et Alexandra, Alberta Ferritti » 1998, représentent des silhouettes dédoublées. Ces photos reflètent le côté imprévu que peut produire le polaroid à la suite de long temps de pause.
Ce phénomène a été une réelle source de créativité pour cet artiste. En effet, il a utilisé le principe de la double exposition pour la campagne de publicité de Christian Dior (1981-1983).   Dans le polaroid « Leza Dior Beauté » Paris 1980, le décalage entre deux prises de vues sert à mettre en évidence le maquillage.

Très attaché à l’utilisation du polaroid, il a aussi expérimenté un nouveau film complètement transparent en 1997 et a fait des tirages avec de nouveaux effets grâce à l’éclat particulier du film. Il a créé des compositions avec des pétales et des morceaux de papier très fins pour Vogue Italia. « Jenny, Dolce & Gabbana, » « Milla, Junya Watanabe » , « Milla, Alberta Ferretti »  Paris 1997.

Paolo Roversi a été aussi influencé par les photographes Man Ray et Erwin Blumenfeld qui travaillent en studio. Paolo Roversi fait ainsi le choix de travailler en studio : il met  en valeur ses modèles sur un simple fond en l’absence de tout décor.
Ses portraits montrent que ce photographe a voulu que le modèle participe à la création de la photo. Les regards et l’expression des visages des modèles donnent beaucoup d’intensité aux photos exposées.
En commençant la série Nudi pour Vogue Homme, Paolo Roversi a voulu accéder à la vérité de ses modèles. Une série de portraits « Ines de la Fressange », « Sara », Daria »…  dévoilent des silhouettes nues de manière pudique et naturelle.
Cette exposition dévoile la singularité et le talent de cet artiste. Elle montre comment l’expérience du polaroid a conduit son inspiration. Le jeu des ombres, des lumières, des couleurs et du flou l’ont aidé à mettre en valeur les mannequins de mode.  La participation du modèle à la création est une priorité pour Paolo Roversi.

Direction artistique : Paolo Roversi
Commissariat
: Sylvie Lécallier, chargée de la collection photographique

Rédaction :Annick C., avril 2024