Théodore Rousseau (1812- 1867) est un artiste peintre-graveur paysagiste, né une génération avant les impressionnistes.
Amoureux de la nature, il a voulu peindre comme il le ressentait sans se conformer aux règles académiques. Cela a eu pour conséquence le refus de certains de ses tableaux au Salon officiel de Paris.
Théodore Rousseau s’est installé à Barbizon en 1847, à proximité de la forêt de Fontainebleau où des peintres comme Narcisse Diaz de la Pena, Karl Bodmer, Jean-François Millet et Charles Jacques l’ont rejoint et ont fait partie de ses amis.
La nature est son motif principal, il arpente la forêt durant de longues heures, exécutant des esquisses avant de peindre ses œuvres définitives dans son atelier.
La protection de la forêt et des animaux est sa grande préoccupation et devient son combat.
Théodore Rousseau exprime tout son attachement à la nature à travers les paysages boisés, dans un grand nombre de ses tableaux, les arbres occupent une place essentielle.
L’huile sur bois « Orage au-dessus d’un paysage vallonné et boisé » (1840-1860) fait ressentir la force de la nature dont les spectateurs sont les arbres.
Celle de « L’allée ses châtaigniers » (1837- 1841), refusée au Salon de 1841, est un tableau qu’il a retouché pendant plusieurs années dans son atelier. La voute formée par les branches et les feuillages s’appuie sur les troncs d’arbres qui font penser à des piliers de cathédrale.
Les animaux font aussi partie de certains paysages et témoignent de l’intérêt que l’artiste accorde aussi à leur protection :
– L’huile sur toile « La descente des vaches dans le Jura » (1835-1836) est une ébauche dont l’original est presque détruit à cause de l’utilisation de bitumes. Ce tableau a également été refusé au Salon par le jury.
– « Sortie de Forêt à Fontainebleau, soleil couchant » (1849-1850) est une peinture qui montre un bouvier rassemblant son troupeau.
Les artistes de Barbizon s’en sont servi pour défendre les paysans qui voulaient préserver leur droit à faire paître leurs animaux.
La forêt de Fontainebleau a été l’endroit où Théodore Rousseau s’est beaucoup promené, son refuge pour se sentir près de la nature et encore plus proche des arbres. Elle est pour lui un vrai spectacle dans lequel se manifeste la vie. A travers ses peintures, il cherche à en restituer la forme vivante.
– Le tableau « Intérieur de la forêt dit le Vieux Dormoir du Bas-Bréau » (1836-1837) représente l’intérieur de la forêt de Fontainebleau dont il cherche à révéler la beauté.
– L’huile sur toile « Groupe de chênes, Apremont » (exposition universelle 1855) fait référence au renouvellement des vieux arbres, remplacés par des pins. Ce tableau montre des chênes bicentenaires que Théodore Rousseau ne veut pas voir disparaître.
Théodore Rousseau a cherché à éveiller les consciences pour que la forêt soit préservée : « Le massacre des innocents ou abattage d’arbres dans l’île de Croissy » (1847) montre une scène d’abattages de chênes et témoigne de sa révolte face à l’exploitation industrielle de la forêt.
Profondément indigné par les dévastations de la forêt de Fontainebleau, il en a été un ardent défenseur. On est de ce fait tenté de le qualifier d’artiste écologique, même si ce terme n’était pas encore utilisé à l’époque.
Commissariat général : Annick Lemoine, conservatrice en chef du patrimoine directrice du Petit Palais
Commissariat scientifique : Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peinture au musée d’Orsay
Rédaction : Annick C., avril 2024
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