Quelque cent-cinquante pièces, de Simon Vouet et Louis le Nain à Arman et Warhol, en passant Degas ou Renoir, sont présentées dans les salons historiques de l’Hôtel de la Monnaie, quai Conti.
Le parcours explore les rapports étroits qu’entretiennent l’art et l’argent depuis l’Antiquité. La première partie de l’exposition porte sur la représentation de l’argent dans les œuvres d’art, tandis que la seconde partie questionne la valeur de l’art et sa marchandisation.
Après une première salle montrant des œuvres contemporaines politiques, l’exposition est organisée selon 6 thématiques. Dans la première salle, on peut voir Fragilité, une œuvre d’Anne et Patrick Poirier composée d’anciens billets de banque en francs, réduits en lanières après le passage à l’euro, ou encore des oeuvres contestant certains riches mécènes de musées.
Section I – Mythes et origines de la monnaie
L’or est omniprésent et a inspiré de nombreux mythes. C’est aussi avec l’or qu’a été créé le premier système monétaire organisé, avec le roi Crésus. Dans cette section, on peut voir par exemple, Collecteurs d’impôts, une huile sur bois de Marinus van Reymerswaele (16e siècle).
Section II – Morale et métiers d’argent
Depuis l’époque médiévale et jusqu’à une époque récente, les représentations de la richesse et de la pauvreté se font à travers la morale religieuse chrétienne. Les artistes peignent les usuriers en condamnant leur avarice et exaltent le « bon enrichissement » au service du bien commun. Les jeux d’argent sont considérés comme immoraux, car ils produisent de la richesse en dehors du travail.
Section III – XIXe siècle et capitalisme financier
La révolution industrielle a favorisé le développement des marchés boursiers… les arts et la littérature se sont emparés de ce monde peuplé de banquiers et de spéculateurs. Au même moment, l’impressionnisme marque un changement dans l’histoire de l’art et son marché, avec le rôle important des marchands d’art et galeristes, notamment grâce à des personnalités comme Paul Durand-Ruel.
Le visiteur pourra s’arrêter devant le beau portait de Paul Durand-Ruel, peint en 1910 par Renoir.
Section IV – Que vend l’artiste ?
Depuis le XXe siècle et sous l’influence du capitalisme financier, les interrogations sont courantes sur ce que vend réellement un artiste : l’oeuvre n’est plus le centre de la transaction, c’est la signature de l’artiste et sa notoriété qui priment.
Section V – Capital : je t’aime moi non plus
L’idéologie néolibérale a entraîne l’explosion de la spéculation dans le monde de l’art et les investisseurs s’intéressent à l’art contemporain. La relation artiste/argent prend des formes différentes. Certains artistes comme Dalí s’engagent dans un exhibitionnisme décomplexé de l’argent, tandis que d’autres dénoncent cette omniprésence et pollution de l’argent dans l’art.
Section VI – Art et argent, entre flux et data
La naissance des plateformes numériques certifiées par la technologie de la blockchain et payables en crypto-monnaies, les NFT, ont lancé une nouvelle économie de l’art. Le marché de l’art établit des prix et des cotes mais que deviennent les notions d’œuvre et d’artiste ?
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