Exposition « Géométries Sud, du Mexique à la terre de Feu, à la Fondation Cartier (Paris 14e), jusqu’au 24 février 2019.
La Fondation Cartier pour l’art contemporain réunit près de 250 œuvres, pour explorer la variété des motifs géométriques dans l’art latino-américain, depuis la période précolombienne jusqu’aux artistes contemporains.
L’exposition explore les formes multiples de l’abstraction géométrique en Amérique latine, de l’art populaire à l’art abstrait, de la céramique à la peinture corporelle en passant par la sculpture, l’architecture ou la vannerie. Elle rassemble près de 250 œuvres de plus de 70 artistes, de la période précolombienne jusqu’aux productions contemporaines.
Le parcours n’est ni chronologique ni géographique et demande une certaine concentration aux visiteurs, notamment dans l’espace du sous-sol qu’il est sans doute préférable de visiter d’abord. Plus de 200 oeuvres y sont exposées de toutes les dimensions, tous supports et époques mais avec toujours la présence de motifs géométriques. La cohérence et la beauté se révèlent peu à peu au fil de la visite. Des œuvres contemporaines montrent que d’anciennes traditions sont toujours perpétrées aujourd’hui.
Au rez-de-chaussée, à droite, on entre dans une salle de bal réalisée par l’architecte bolivien d’origine Aymara Freddy Mamani. Dans sa ville natale d’El Alto, ses bâtiments aux façades éclatantes sont inspirés des cultures précolombiennes et amérindiennes, rappelant les couleurs vives des textiles et des costumes Aymara. A l’intérieur des édifices, on découvre la profusion des colonnes richement décorées, des motifs géométriques et des lustres aux lampes multicolores… nous recommandons de regarder le film qui présente plusieurs points de vue sur le « constructeur » architecte Mamani.
Dans l’autre salle du rez-de-chaussée, les architectes paraguayens Solano Benítez et Gloria Cabral, ont conçu une installation monumentale formée de panneaux de briques brisées et de béton, assemblés comme un château de cartes. En regard, l’ensemble de 22 sculptures aériennes de l’artiste vénézuélienne Gego présente un saisissant contraste avec de délicats assemblages en fil de fer.
Visite guidée (comprise dans le prix du billet), du mardi au vendredi à 18h.
Étonnante exposition, une ambiance indéfinissable s’en dégage, l’impression d’aborder un univers, celui d’une civilisation sud américaine. Même si c’est une vue de l’esprit, c’est bien vu, à partir du thème d’une géométrie qui serait non euclidienne. Comme une séquence d’ADN est une géometrie, comme une constellation stellaire. Comme tout ce qui tient d’une organisation organique ou sociale. C’est difficile à exprimer, mais il y a une véritable ambiance et des pièces très remarquables. A ne pas manquer.
Notamment les sculptures de Gego (Gertrud Louise Goldschmidt), les sculptures en fil de Olga de Amaral, les peintures faciales de la communauté Kadiwéu, Luis Zerbini… Il y en aurait bien d’autres à citer.
Marsenavril