La rétrospective est immense avec un parcours en 18 salles présentant 120 peintures dont beaucoup de grands formats, des installations et des œuvres graphiques. L’oeuvre est riche et complexe et le livret disponible à l’entrée n’est pas superflu quand on ne connaît pas toutes les sources d’inspiration de l’artiste. En commençant la visite, gardez en mémoire qu’elle sera longue… gardez de l’énergie pour tenir jusqu’au bout.
Au début des années 80, Gérard garouste met en scène deux figures opposées qu’il a inventées, le Classique et l’Indien, – l’ apollinien et le dionysiaque – présents selon l’artiste dans chaque individu. A travers la mythologie grecque, il explore tous les genres de la peinture, la nature morte, le portrait, la figure… (premières salles 1 à 6).
La découverte de La Divine Comédie de Dante, inspire à Gérard Garouste une descente aux enfers dont certains personnages se rapprochent de l’abstraction. La série des indiennes sur des supports de toile monumentaux (sur 3 côtés de la salle d’exposition) fait partie de ce thème.
Dans la même salle, La Dive Bacbuc (1998) inspiré de Rabelais, est sidérante ! L’œuvre, monumentale et circulaire, est peinte sur les deux côtés de la toile. On n’en voit que le côté extérieur et des sortes d’œilletons sont placés à intervalle régulier pour nous faire découvrir l’envers du décor.
A partir des années 1990, Gérard Garouste s’intéresse à l’étude du Talmud et du Midrach et apprend l’hébreu. L’artiste se passionne pour ces textes qui offrent une multiplicité de lectures et un terrain d’exploration à la mesure de l’imagination de Garouste. Au fil des salles, des tableaux souvent de très grands formats illustrent la Meguila ou « rouleau d’Esther », la Haggada (contes, paraboles, destinés à rendre accessibles les messages sacrés de la tradition juive). En 2005, remarquant une proximité consonantique entre les mots figue et ânesse (mis en relation dans le Talmud), Gérard Garouste entreprend une série d’œuvres sur ce thème, avec de nombreuses variantes. Le visiteur ne peut que remarquer ces tableaux avec la figure de l’âne si humain.
On s’arrêtera particulièrement sur Le Banquet (2021), tryptique qui fait partie de la série Correspondances autour de Kafka. Le Banquet renvoie à de multiples sources, il est composé de trois panneaux, « Pourim », « Festin d’Esther » et « Le Don de la manne », chacun mesurant 300X270,5 cm.
Les couleurs brillantes ou au contraire diluées s’accordent ou tranchent avec les représentations inattendues, l’œuvre de Gérard Garouste interpelle, ne laisse pas indifférent.
Commissaire : Sophie Duplaix
J’ai vu l’exposition Gérard Garouste, une vraie découverte pour moi. J’avais entendu parler de cet artiste mais pas imaginé ce qu’il avait pu faire de toutes ses sources d’inspiration bibliques entre autres…
Ses représentations, assez loin du religieux, m’ont bien plu ! C’est assez délirant et vivant.
Oh la la quelle exposition ! du monde au début, un peu moins au fil des salles… il y a tellement de tableaux!
C’est presque dommage car j’ai trouvé l’exposition de mieux en mieux au fur et à mesure du parcours mais j’ai eu du mal à rester en alerte jusqu’au bout tellement il y a à voir, y compris sur chaque tableau.