Exposition Greco au Grand Palais (Paris 8e), du 16 octobre 2019 au 10 février 2020.
Le Grand Palais présente la première rétrospective de Greco en France et propose de saisir le génie du peintre à travers 75 oeuvres parmi les 300 oeuvres connues du peintre.
L’exposition du Grand Palais est la première rétrospective consacrée à Greco en France. L’œuvre de Greco est assez dispersée, ce qui a rendu difficile la réunion de 75 œuvres parmi les 300 connues du peintre. Le parcours de Greco (1541-1614) n’a pas été simple : né Domínikos Theotokópoulos en Crète, peintre d’icônes, formé à l’art de la Renaissance en Italie, il devenu célèbre en Espagne.
Doménikos Theotokópoulos est né en 1541 en Crète, d’où son surnom. Il y est formé à la peinture d’icônes dans la tradition byzantine mais attiré par l’art occidental, il s’installe en 1567 à Venise où il découvre Titien et Tintoret. Il y abandonne l’art de l’icône pour se tourner vers l’art de la Renaissance. Vers 1570, Greco part pour Rome où il est accueilli, comme d’autres artistes, au palais du cardinal Farnese. Mais ne maîtrisant pas l’art de la fresque, il ne peut pas accéder aux grandes commandes. Il part alors en Espagne et arrive à Tolède, en 1576. et c’est là qu’il connaît la gloire.
Pour suivre le génie du Greco, il est saisissant de voir les 4 versions du Christ chassant les marchands du Temple. L’exposition rassemble quatre versions du Christ chassant les marchands du Temple : « Une de nos fiertés », se réjouit le commissaire. « Ce qui est fascinant, c’est comment il invente une première composition, comment elle se grave et comment elle l’accompagne toute sa vie. Il va varier, se réinventer dans le style, la technique, pour méditer toujours plus les possibilités de l’image. »
El Greco, Cardinal Fernando Niño de Guevara
S’il n’était pas le Grand Inquisiteur, on pourrait lui trouver l’air simplement sérieux d’un chirurgien, ou le regard sans concession d’un avocat. L’oeil d’un homme de pouvoir, froid ou sévère. Mais c’est l’Inquisiteur : une sévérité sans concession lui sied d’autant mieux. Pas une once de moëlleux chez cet homme. On peut voir une nuance d’amertume ou de mépris dans le dessin de la bouche.
L’austérité de la figure contraste extraordinairement avec le chatoiement du costume, sa matière opulente et somptueuse. La délicatesse des mains dément elle aussi la rigueur du visage : bagues, dentelles, et un mol abandon pour l’une tandis que l’autre se crispe, dans un reste de vigilance, ou bien un reste de contrariété causée par la lettre qu’il a laissée tomber.
Est-il réellement assis, ou sur le point de se lever pour donner un ordre fatal, son regard en biais visant celui qu’il a dans le collimateur. En fait, tout est biaisé chez cet homme, il est là, pétri d’arrière-pensées, en train de préparer le coup d’après. On pourrait aussi lui trouver l’air simplement désabusé et le regard dessillé d’un homme qui ne se fait pas d’illusions sur le genre humain.
C’est fou toutes les complexités que propose le peintre dans ce tableau éblouissant.
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