Exposition Karel Appel du 24 février au 20 août 2017, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris (MAM – Paris 16e).
À partir d’une donation de 21 peintures et sculptures de la Karel Appel Foundation d’Amsterdam, l’exposition retrace la carrière de l’artiste, des années CoBrA à sa mort en 2006. Son renouveau pictural des années 1980 est mis à l’honneur à travers un ensemble de peintures, polyptyques, sculptures, grandes installations baroques…
Karel Appel (1921 – 2006), artiste néerlandais a été l’un des membres fondateurs du groupe CoBrA, créé à Paris en 1948 (et dissout en 1951). Ce groupe européen se propose de dépasser les académismes de l’époque, comme l’art abstrait, considéré alors comme trop rigide et rationnel. Ces artistes prônent un art expérimental, incluant un ensemble de pratiques inspirées du primitivisme.
Le parcours de l’exposition présente chronologiquement un ensemble d’oeuvres réalisées sur une période de 60 ans : des œuvres-phares dont le Carnet d’art psychopathologique, des œuvres des années 1950 (peintures et sculptures en céramique), des peintures (nus et paysages archaïques) des années 1960 et 1970 ainsi que des sculptures comme celles à partir de souches d’olivier ou Le cirque (1978). Dans les années 1980, Karel Appel peint de grands polyptyques colorés, monumentaux et dramatiques (Les décapités, 1982). Dans les années 1990 et 2000, il réalise des installations inspirées du théâtre et du carnaval comme les Singing donkeys présentés en introduction de l’exposition. Celle-ci se termine par une peinture-testament méconnue, réalisée peu avant la mort de l’artiste en 2006.
Un artiste percutant dont on apprécie de plus en plus les oeuvres au fil de l’exposition.
Au musée d’art moderne de la Ville de Paris.
Quel appétit, quelle vitalité, quelle puissance. Une force dionysiaque. Toute en liberté et énergie créatrice. Un regard halluciné, extravoyant, ultralucide qui scrute les lignes directrices derrière les apparences. Derrière le masque, la figure humaine, trop humaine, pleine de peurs, de blessures, de noirceurs. Ou d’une étrange humanité, comme celles de César et de Michel Tapié. Tout cela est extrêmement intriguant et intéressant. Quelque chose fait qu’on revient sans cesse sur ces figures pour les scruter, les interroger. Et il y a aussi le rire tonitruant de ces ânes dans le cirque de la vie. Et ces drôles de figures du cirque, joyeusement naïves, simplement et drôlement complexes.