L’exposition Mark Rothko (1903-1970) rassemble quelque 115 œuvres provenant des plus grandes collections muséales, notamment de la National Gallery of Art de Washington, de la Tate de Londres et de la Phillips Collection de Washington, et de collections privées internationales dont celle de la famille de l’artiste.
L’exposition organisée chronologiquement, commence par des scènes intimistes et des paysages urbains, notamment dans le métro new-yorkais, scènes présentes dans les années 1930, avant de passer à un répertoire inspiré des mythes antiques et du surréalisme.
À partir de 1946, Mark Rothko opère un changement radical vers l’abstraction avec la peinture des Multiformes, où des masses de couleur semblent en suspension. Progressivement, leur nombre diminue et l’organisation spatiale évolue vers les œuvres dites « classiques » des années 1950 où les formes deviennent rectangulaires, au nombre de 2 ou 3, de différents tons, jaune, rouge, ocre, orange, bleu, blanc…
En 1958, Mark Rothko reçoit la commande d’un ensemble de peintures murales destinées au restaurant Four Seasons à New York. L’artiste renonce finalement à livrer la commande, considérant que le lieu n’est pas approprié. Il conserve l’intégralité de la série et en 1969, il fait don à la Tate Gallery de neuf de ces peintures caractérisées par leurs teintes d’un rouge profond. Ces oeuvres exposées à la Tate Gallery dans une salle qui leur est exclusivement dédiée, le sont également dans l’exposition de la Fondation Vuitton.
En 1960, la Phillips Collection de Washington consacre au peintre une salle permanente, la « Rothko Room », étroitement conçue avec lui, qui est également présentée dans l’exposition parisienne.
Au cours des années 1960, Mark Rothko répond à de nouvelles commandes, dont la principale est la chapelle de Houston demandée par John et Dominique de Menil. Elle est inaugurée en 1971 sous le nom de Rothko Chapel. Des maquettes sont visibles dans l’exposition de la Fondation.
Plusieurs toiles de 1967, la série des Black and Grey de 1969-1970, et le tout dernier tableau rouge resté inachevé dans son atelier, sont exposés dans les dernières salles, en haut du bâtiment.
Derrière la couleur, c’est la lumière que l’artiste dit rechercher. Avec leurs rectangles colorés, les toiles ont l’air de vibrer mystérieusement, comme éclairées de l’intérieur.
Toutes les salles de l’exposition sont plongées dans la pénombre, pour préserver les toiles. Sans doute, pourrait-on encore mieux apprécier les couleurs et la lumière des oeuvres sous un autre éclairage.
Commissariat : Suzanne Pagé et Christopher Rothko avec François Michaud et Ludovic Delalande, Claudia Buizza, Magdalena Gemra, Cordélia de Brosses
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