Visite de l'exposition

L’exposition « L’ours en peluche » du musée des Arts décoratifs de Paris rassemble plus de 400 ours et peluches issus des 15 000 jouets de la collection du musée. Elle raconte la naissance de ce jouet créé au début du XXe siècle. et son évolution jusqu’à nos jours.
L’exposition débute par l’histoire des ours et des êtres humains, des premières cohabitations dans les cavernes préhistoriques jusqu’aux montreurs d’ours, en passant par les cultes antiques et leur destruction  par l’Église catholique.

A travers plus de 400 ours en peluche, l’exposition raconte l’évolution de ce jouet qui a débuté en Allemagne et aux États-Unis. Depuis les premiers exemplaires rigides en mohair et paille de bois, l’ours en peluche s’est assoupli et paré de couleurs. Toute une ménagerie d’animaux en peluche ont vu le jour ainsi que de nombreuses fictions pour enfants, comme Winnie l’ourson, Michka ou Paddington…

En novembre 1902, Théodore Roosevelt, président des États-Unis et défenseur de la conservation de la nature, est invité à une chasse à l’ours par le gouverneur du Mississippi. Pour lui éviter de rentrer bredouille, après une journée de traque, les organisateurs capturent un ours, l’attachent et proposent à Roosevelt de l’abattre : celui-ci refuse  de tirer sur un animal sans défense. L’histoire est reprise dans les journaux et de nombreuses caricatures. S’en inspirant, Rose et Morris Michtom, propriétaires d’une boutique de bonbons à Brooklyn, réalisent un ours en tissu rembourré qu’ils envoient à Roosevelt puis, avec son autorisation, le vendent sous le nom de Teddy’s Bear.

Cette même année 1902, la marque de jouets allemande Steiff lance une nouveauté révolutionnaire, un ours en peluche mohair aux membres articulés « Bär 55 PB ». L’entreprise, au départ un atelier de couture, a été créée en 1877 par Margarete Steiff, une jeune femme paralysée par une poliomyélite contractée dans son enfance. Voulant conquérir son indépendance, Margarete  aménage un atelier  qui sera doté de la première machine à coudre de la ville. Richard Steiff, le neveu préféré de Margarete, avait rejoint l’entreprise Steiff en 1897, après des études à l’École des Arts décoratifs de Stuttgart. Bon inventeur, il a réussi à articuler les animaux, notamment l’ours et le singe dont les mouvements ressemblent à ceux des humains.

L’exposition présente également la place de l’ours dans le cinéma, la publicité, la littérature, la mode… à travers des œuvres d’artistes contemporains et de  grands couturiers ainsi que des objets de la culture populaire.
Vous n’imaginez pas le nombre d’ours réunis au MAD !

Commissaire : Anne MONIER, conservatrice, collections modernes et contemporaines.