Cette exposition rend hommage à Sarah Bernhardt, artiste reconnue mondialement. Jean Cocteau avait inventé pour elle l’expression « monstre sacré ».
Sarah Bernhardt, née en 1844 à Paris, a connu une carrière exceptionnelle. Elle est la plus grande comédienne française de son époque, et l’art de peindre et de sculpter s’ajoutent à ses talents.
Elle était une femme libre et audacieuse qui n’a pas hésité à briser les conventions. Son besoin de découverte l’a incitée à voyager dans le monde entier. Femme d’affaires, elle a pris la direction du théâtre des Nations auquel elle a donné son nom.
Plus de 400 objets et documents provenant de collections publiques ou privées plongent le visiteur dans la vie extraordinaire de cette artiste.
Sarah Bernhardt sculptrice et peintre.
Des photographies, des tableaux la montrent « au travail » et de nombreuses sculptures réalisées par elle-même témoignent de son talent. Les artistes Georges Clairin et Louise Abbéma ont été fascinés par Sarah Bernhardt et ont contribué à l’inciter à s’épanouir dans la peinture et la sculpture. Achille Mélendri l’a photographiée : « Madame Sarah Bernhardt sculptrice à côté du buste de Louise Abbéma » (vers 1877).
Sarah Bernhardt s’était fait construire un spectaculaire atelier à Paris où elle a été photographiée à sa demande par Achille Mélendri : « Madame Sarah Bernhardt peintre, travaillant la Femme avec des palmes » (vers 1877).
Son caractère excentrique et son goût pour l’étrange sont illustrés par une photo, réalisée à sa demande, la montrant dans un cercueil.
Sa passion pour l’étrange s’étend aussi aux animaux. Sur une photo elle arbore un étonnant chapeau chauve-souris. Passionnée par les fauves elle a acquis un tigre spectaculaire qui a décoré son hôtel particulier.
Surtout actrice et comédienne, Sarah Bernhardt a joué des centaines de rôles.
Son vaste répertoire comprend aussi bien Racine, Shakespeare que des écrivains du XIXe siècle comme Victor Hugo et Alexandre Dumas.
Des photos la montrent dans ses célèbres rôles comme « Sarah Bernhardt dans la Dame aux camélias » (1914).
Elle a également joué des rôles au masculin car le travestissement est fréquent au théâtre du XIXe siècle : « Sarah Bernhardt dans Hamlet de William Shakespeare » ou « Sarah Bernhardt dans Pierrot assassin ».
La gestuelle et les attitudes caractéristiques de Sarah Bernhardt sont illustrées par une série de photos la représentant dans le rôle de Phèdre : « Sarah Bernhardt dans le rôle de Phèdre » par Henry Mairet.
Sarah Bernhardt comme Victorien Sardou accordaient une grande importance à la mise en scène. Un dessin de décor pour Théodora particulièrement fastueux représente probablement le palais de Justinien où se joue l’acte I de la pièce.
D’autres éléments de costumes de scène portés par Sarah Bernhardt tels que l’aumônière et la cuirasse de Jeanne d’Arc, le pagne et le pectoral de Cléopâtre sont exposés.
Des cartes postales la représentent jouant dans « L’Aiglon » d’Edmond Rostand dont le nombre de représentations a dépassé le millier.
Sarah Bernhardt était aussi une femme engagée.
En 1870 lors de la guerre franco-prussienne, elle a organisé un hôpital militaire près de l’Odéon.
En 1898, elle s’engage au côté des dreyfusards et envoie une lettre de soutien à Emile Zola.
En 1913, elle s’engage publiquement contre la peine de mort.
Amputée d’une jambe en 1915, elle participe au Théâtre aux armées et va jouer sur le front.
En 1916-1918, elle s’engage pour favoriser l’entrée en Guerre des Etats-Unis aux côtés des alliés.
La peinture « Intérieur de Cathédrale » de Georges Rochegrosse (1915) représentant la cathédrale de Reims bombardée par un obus fait référence à son engagement.
Après son opération, durant l’hiver 1915, l’actrice fit sa rentrée au théâtre Sarah Bernhardt et joua le premier rôle dans « Les Cathédrales » d’Eugène Morand.
L’exposition montre également des moments plus personnels et paisibles. Attirée par la Bretagne et plus précisément Belle-Ile, elle y passe de sympathiques moments avec sa famille et des amis. Ce lieu inspire également sa créativité dans les domaines de la sculpture et de la peinture.
L’exposition du Petit palais décrit à la fois la personnalité et le parcours de Sarah Bernhardt dont les qualités expliquent son succès hors du commun.
Commissariat : Annick Lemoine, commissaire générale, directrice du Petit Palais ; Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef, responsable des peintures du XIXe au Petit Palais ; Cécilie Champy-Vinas, conservatrice en chef, directrice du musée Zadkine.
Rédaction et photo : Annick C.
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