L’exposition porte sur l’histoire maritime et la question de la traite et de l’esclavage dans l’océan Indien, illustrées par ce naufrage et ses rescapés malgaches qui tentèrent de survivre pendant près de quinze années sur cet îlot inhospitalier. L’étude de ce naufrage et de la vie des rescapés a fait l’objet d’une recherche pluridisciplinaire, afin de documenter au mieux les conditions de vie des survivants.
Quatre missions archéologiques (fouilles terrestres et sous-marines) ont été menées conjointement par le GRAN et l’Inrap entre 2006 et 2013. La première a mis au jour une partie de l’habitat des esclaves et des objets de la vie courante, fournissant les premiers éléments sur les conditions de survie. Trois bâtiments ont été découverts lors de la mission de 2008. Ils mettent en évidence une zone de vie avec de nombreux ustensiles et des restes de faune consommée (essentiellement des sternes et des tortues). Les restes de deux corps humains ont également été exhumés. Les missions de 2010 et 2013 ont confirmé la présence d’une sorte de hameau comprenant une douzaine de bâtiments, groupés autour d’une cour centrale.
Dans le cadre de la saison « En droits ! », l’exposition Tromelin questionne le visiteur sur notre passé colonial, sur les limites de notre humanité. Elle fait écho à l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».
L’HISTOIRE DE L’ÎLE DE TROMELIN
Partie de Bayonne le 17 novembre 1760, l’Utile, un navire de la Compagnie française des Indes orientales, s’échoue le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (aujourd’hui île de Tromelin), un îlot désert de 1 km² au large de Madagascar, à 500 km de la première terre.
Il transporte 160 esclaves malgaches achetés en fraude, destinés à être vendus à l’île de France (l’île Maurice actuelle).
L’équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l’île, avec la promesse de venir bientôt les rechercher.
Ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, que l’enseigne de vaisseau, futur chevalier, Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, sauve les huit survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
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