Riche de plus de cent mille œuvres, le Centre Georges Pompidou, également connu sous le nom de Beaubourg, fait partie des plus grands musées d’Art moderne du monde.
Le Centre Pompidou a ouvert en 1977 dans le nouveau bâtiment créé par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers.
Du fait de son architecture fonctionnelle, le Centre national d’art moderne peut se permettre de réorganiser régulièrement la présentation de ses collections.
Sur deux étages, il déploie ses immenses collections : les œuvres créées entre 1905 et 1960 se succèdent au niveau 5, par lequel on entre dans les collections permanentes, et les œuvres postérieures à 1960 sont montrées au niveau 4.
La collection moderne, présentée au niveau 5, comprend des ensembles d’œuvres de toutes les grandes figures de l’art moderne et issus des mouvements fondateurs de la modernité : Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Braque, Constantin Brancusi, Robert et Sonia Delaunay, Fernand Léger, Raoul Dufy, Juan Gris, Marcel Duchamp, Henri Laurens, Jean Arp, Vassili Kandinsky, Frantisek Kupka… La reconstitution de l’atelier d’André Breton, la période de l’après-guerre représentée par des mouvements tels que l’art informel (Jean Dubuffet, Jean Fautrier…), l’abstraction lyrique, CoBra…
L’étage consacré aux collections contemporaines présente des oeuvres de la fin des années 1960 à aujourd’hui de Francis Bacon, Mark Rothko, Yves Klein, Jean Tinguely, Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Andy Warhol, Joseph Beuys, Christian Boltanski, Annette Messager, Bill Viola… et retrace certains grands mouvements. Plus récemment, depuis 2000, sont entrées dans la collection des œuvres de Yaël Bartana, Karla Black, Mircea Cantor, Olafur Eliasson, Koo Jeong A, Guyton Walker, Roman Ondák, Gabriel Orozco, Philippe Parreno, Anri Sala, Adrián Villar Rojas…
Il serait peut-être abusif de prétendre que deux visites du Centre Pompidou ne se ressemblent jamais, mais ce ne serait pas loin de la vérité.
Le musée d’art moderne du Centre Georges Pompidou conserve les collections nationales de peintue, sculpture, photographie, architecture, cinéma, design, etc. postérieurs à 1905, date du Salon d’Automne, et fait ainsi suite au musée d’Orsay qui abrite les œuvres datées de la période comprise entre 1848 et 1914. Le musée du Louvre, quant à lui, conserve les œuvres antérieures à 1848. Cette répartition nécessaire des collections nationales est due, évidemment, à leur richesse.
Le musée d’art moderne conserve en effet à lui seul des dizaines de milliers d’œuvres (environ cinquante-trois mille) dont quelques pourcents seulement sont présentés ; une politique de renouvellement des accrochages permet toutefois la présentation en alternance des œuvres de la collection.
Les collections du musée d’art moderne, créé dès 1947 en remplacement du musée du Luxembourg, avaient d’abord été installées au Palais de Tokyo où elles avaient été enrichies d’œuvres, jusqu’alors négligées, par la générosité des artistes vivants (Picasso, Braque, Matisse, Chagall, Brancusi, etc.) mais aussi par celle de donateurs célèbres (Daniel Cordier, Louise et Michel Leiris, etc.). C’est en 1977 qu’il s’installe finalement dans le nouveau bâtiment créé par Renzo Piano et Richard Rogers (voir plus bas).
Le Musée d’art moderne possède également l’atelier complet que Constantin Brancusi a légué à l’État français en 1956. Il a été reconstitué à l’extérieur du centre, sur la place, par Renzo Piano. Son entrée est libre et gratuite.
Depuis son ouverture, le musée présentent de grandes rétrospectives monographiques qui ont fait date : Duchamp, Magritte, Dali, Bonnard, Matisse, Klee, Koons, Kiefer, Hockney, César, Bacon, Christo et Jeanne-Claude, Baselitz, Germaine Richier…
Mais d’autres expositions , plus thématiques, mettent en valeur sa mission de pluridisciplinarité en conjuguant des types d’œuvres et de supports variés. C’est le cas de « Danser sa vie » en 2012 ; En 2016 « Un art pauvre » (Arte povera) et « Beat generation », grande exposition sur le mouvement beat apparu à la fin des années 40 aux Etats-Unis. En 2021, « Elles font l’abstraction » sur les artistes femmes.
Le Centre Pompidou a inauguré une galerie permanente d’expositions dédiée exclusivement à la photographie, à la fin de l’année 2014.
Le Centre Georges Pompidou, par sa pluridisciplinarité, organise de nombreuses manifestations dont des expositions temporaires au Centre ou « hors les murs », des projections cinématographiques, des conférences, des débats, des rencontres, des visites commentées, etc.
Sa proximité avec l’IRCAM, Institut de Recherche et de Création Musicales fondé par Pierre Boulez, et son auditorium souterrain lui permettent en outre de proposer de nombreux concerts et spectacles, parfois en relation avec les expositions temporaires.
La construction du Centre Beaubourg restera un jalon dans l’histoire de l’architecture des musées. En 1969, Georges Pompidou qui vient de succéder au Général de Gaulle manifeste le désir de voir réunies, en plein cœur de Paris, plusieurs institutions dont un musée d’art moderne et une grande bibliothèque publique. Le vide urbain Beaubourg, devenu parking sauvage, est l’endroit tout indiqué.
Pour la première fois en France, un grand concours international est lancé ; et contre toute attente, c’est le projet de deux jeunes architectes étrangers, Richard Rogers et Renzo Piano, qui l’emporte. Leur parti-pris est audacieux, et fait scandale : le bâtiment devra être une grande usine à créer de l’espace. En effet, comme dans une usine, tous les éléments fonctionnels sont rejetés à l’extérieur : circulations sur la façade ouest, avec les coursives et le grand escalier mécanique ; tuyauteries d’eau en bleu, d’air en vert et d’électricité en jaune sur la façade est. Entre les deux, rien. D’immenses plateaux vides de la taille de deux terrains de football chacun.
Cette totale liberté a permis aux institutions de choisir leur organisation propre : la bibliothèque s’est déployée sur toute la surface, sans rajouter d’autres cloisons que celles créées par les rayonnages de livres ; le lecteur travaille au milieu des réserves. Le musée, lui, a dû se créer des espaces cloisonnés, après avoir tant bien que mal tenté de garder l’ouverture et la liberté : les contraintes de conservation et de lisibilité du parcours ont forcé la segmentation. C’est Gae Aulenti qui, en 1997, pour fêter les vingt ans d’ouverture, avait réalisé la nouvelle muséographie. En 2007, un réaménagement total a été entrepris, qui respecte dans leurs grandes lignes les solutions de l’architecte italienne. L’immensité du bâtiment, dégagée de toute contrainte, lui permet de se renouveler sans cesse ; et c’est là le propre de tout musée qui veut rester vivant.
Ne pas manquer de regarder et faire le tour de la fontaine Stravinsky, créée en 1983 par Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely (sur la gauche du Centre Pompidou en sortant, avec en toile de fond l’église Saint-Merri). En hommage à Stravinski, les deux artistes ont donné corps à la musique, chacun avec son style : Niki de Saint-Phalle avec les formes naïves et colorées de « L’Oiseau de feu » ou du « Sacre du printemps » par exemple et Jean Tinguely avec ses installations mécaniques animées. La fontaine renvoie à l’IRCAM, l’Institut de recherche en musique contemporaine situé à côté.
A quelques pas du Centre Pompidou, l’Hôtel de Ville de Paris organise régulièrement des expositions temporaires, sur des thèmes très variés (photographie, archéologie, etc.)
Dans le Marais, de nombreux hôtels particuliers du XVIIe siècle sont remarquables ; l’Hôtel de Sully abrite depuis 1967 la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, devenue en 2000 le Centre des monuments nationaux ; il est donc possible d’y entrer et de le traverser de la rue Saint-Antoine à la Place des Vosges, et vice-versa.
Attenante au Forum des Halles, la place des Innocents (et la fontaine du même nom, décorée par Jean Goujon) s’étend à l’emplacement de l’ancien cimetière des Innocents, dont le contenu a été transféré dans les « Catacombes » de Paris (entrée place Denfert-Rochereau).
Le musée du Louvre n’est qu’à trois stations de métro de son homologue contemporain.
– Le musée d’art moderne de la Ville de Paris
– Le Palais de Tokyo
– Le musée Picasso
– La fondation Cartier pour l’art contemporain
– Le Mac/Val, Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, premier de son genre en banlieue parisienne, possède une collection d’œuvres postérieures à 1950.
– The Museum of Modern Art (MoMA) de New-York
Centre Pompidou Metz
Reprenant une formule courante aux États-Unis (fondation Guggenheim, par exemple), le Centre Pompidou a été le premier musée français à inaugurer une « antenne », indiquant ses ambitions de décentralisation culturelle. Ouverte en 2010 à Metz, elle accueille des expositions temporaires longues constituées majoritairement d’œuvres du musée parisien gagnant ainsi une nouvelle visibilité.
Dès qu’on l’aperçoit, le bâtiment séduit et donne envie d’y entrer. Sa forme hexagonale, son toit recouvert d’une membrane blanche qui ondule. A l’intérieur, l’impression continue avec la toiture en bois comme le cannage d’un chapeau chinois, les trois grandes galeries en forme de parallélépipèdes qui se croisent.
Centre Pompidou Malaga
Le premier « Centre Pompidou provisoire » s’installe au printemps 2015 dans la ville de Málaga, en Andalousie. Ce « Centre Pompidou Málaga » s’établit pour une durée de cinq ans dans El Cubo, un bâtiment à vocation culturelle érigé en 2013 et adapté en 2014 pour accueillir le Centre Pompidou. A partir du 4 décembre 2017 et jusqu’au 2 mars 2020 : Les utopies modernes, histoire des grandes utopies artistiques du XXe et XXIe siècles à travers des oeuvres provenant du Centre Pompidou Paris.
Toutes les expositions temporaires du musée d’art moderne font l’objet d’un catalogue publié par les éditions du Centre Pompidou. Les collections permanentes sont présentées dans la « Collection du Centre Pompidou » : Art moderne, Art contemporain, Collection Nouveaux médias, etc.
Le musée est aussi auteur de la revue Cahiers du musée national d’art moderne, publication trimestrielle sur abonnement ou en vente au numéro en librairie.
Un ouvrage traite précisément de l’histoire du Centre :
DUFRÊNE Bernadette (sous la dir. de). Centre Pompidou : trente ans d’histoire. Collection du centre Pompidou, 2007.
Ouvrage paru à l’occasion du trentième anniversaire du Centre, il se penche sur son histoire et confronte son évolution à ses utopies fondatrices. Proposant de multiples parcours, il éclaire la transformation du paysage artistique et culturel durant ces trente dernières années sur les plans national et international.
Visite de la collection d’art russe de la fin des années 50 à 2000 (Kollektsia !). Très intéressant de découvrir des artistes contemporains, en URSS puis Russie : un art riche et divers… en marge du cadre officiel. Entre autres artistes, j’ai aimé beaucoup d’oeuvres, peintures, dessins, poèmes, vidéos de Dmitri Prigov.
Malgré la diversité des oeuvres de cette exposition, on a une impression de « fil rouge », de quasi cohérence.
Je n’en dirai pas autant de l’autre exposition constituée également d’une collection (une partie de la collection qui fait l’objet d’une promesse de don au Centre Pompidou), celle de Thea Westreich Wagner et Ethan Wagner. Il y a des oeuvres audacieuses, ironiques, « superbes », pour d’autres, on se pose la question « mais pourquoi ont-ils choisi, acheté cette oeuvre ? » et derrière moi, j’entends une voix « on trouve vraiment de tout dans l’art contemporain ! ».
En tous cas, deux panoramas à voir, l’un russe, l’autre américain.
Il y a aussi l’expo Nalini Malani : La rébellion des morts, rétrospective 1969-2018 du 18 octobre 2017 au 8 janvier 2018
de 11h à 21h au Niveau 4 – Galerie d’art graphique – Centre Pompidou, Paris
Le Centre Pompidou présente, en collaboration avec le Castello di Rivoli, la première rétrospective en France et en Italie de l’œuvre de Nalini Malani, pionnière du film, de la photographie, de l’art vidéo et de la performance en Inde. L’exposition retrace cinquante années de création de cette artiste.
Je veux juste dire que c’est mon musée préféré de Paris !
Et merci de vous attacher à mettre les artistes femmes en lumière.