Visite

Le musée des Beaux-Arts de la ville de Besançon réunit une collection riche et diverse. Il s’agit de la plus ancienne collection française ouverte au public dès 1694. Cent ans avant la création du Louvre à la Révolution française, Jean-Baptiste Boisot, abbé de Saint-Vincent, lègue ses collections, à condition qu’elles soient mises à la disposition du public selon des jours et horaires réguliers. Les ouvrages et œuvres d’art réunis proviennent des prestigieuses collections ayant appartenu à Nicolas Perrenot de Granvelle (1486-1550) et à son fils Antoine, hommes politiques, mécènes et grands collectionneurs.

Outre sa collection d’art graphique européen, le musée dispose d’une collection de peintures représentative des principaux courants de l’histoire de l’art occidental de la fin du XVe au XXe siècles. Il offre également un important patrimoine archéologique local (Besançon et la Franche-Comté), méditerranéen et égyptien.

La visite du musée s’articule de manière à la fois chronologique et thématique, retraçant l’évolution des styles artistiques à travers les époques. La muséographie guide les visiteurs à travers les différentes salles, mettant en valeur l’architecture du musée et les spécificités de chaque époque. Signalétique, cartes et illustrations accompagnent le parcours de visite de façon pédagogique.

Collections

La Visite des collections commence au rez-de-chaussée et suit un parcours ascendant, à la fois  chronologique et thématique.

Archéologie
Au rez-de-chaussée, les collections d’archéologie régionale dépeignent la vie le long de la vallée du Doubs, de la préhistoire à la période gallo-romaine. Des artefacts, tels qu’un crâne d’ours datant de 12 000 ans av. J.-C., un casque de légionnaire découvert dans les arènes de Vesontio (ville antique de Besançon), ou encore la mosaïque de Neptune triomphant illustrent cette riche histoire.
L’archéologie régionale exposée dans le musée montre la continuité de l’occupation humaine dans la Région et offre des informations précieuses sur les échanges entre les différentes cités de la Région, à l’image de la mosaïque de Neptune triomphant. Cette pièce témoigne des liens entre les Eduens et les Sénons, à travers les techniques d’un probable atelier itinérant qui rayonnait dans le Nord-est de la Gaule. Datée de la seconde moitié du IIe siècle, la mosaïque ornait une vaste salle de réception, qui par ses dimensions et la richesse de son décor, exprimait la puissance du propriétaire de cette domus.

Au premier étage, l’Égypte ancienne est à l’honneur avec des sarcophages richement décorés et les momies de Séramon et Ankhpakhered. Ces deux momies, passées au scanner en 2007, ont révélé des amulettes cachées dont on peut découvrir des reconstitutions en résine. Deux objets exceptionnels déposés par le musée du Louvre : une statue polychrome d’Osiris ainsi qu’un papyrus « mythologique », attribués à Séramon, complètent cette présentation.
De nombreux objets comme des petites statuettes, des momies d’animaux, des vases canopes, une barque funéraire en bois témoignent de la religion égyptienne et de sa croyance dans l’au-delà.

Peintures des XVe et XVIe siècles
Le parcours commence par la présentation d’un ensemble de peintures italiennes, avec notamment le tableau de Bronzino, La Déploration sur le Christ mort, chef-d’œuvre du maniérisme florentin. Il est entouré de peintures vénitiennes dont L’Ivresse de Noé de Giovanni Bellini et de deux portraits, Portrait d’un homme du Titien et Portrait d’un jeune gentilhomme du Tintoret.
Les écoles française, flamande et hollandaise sont bien représentées avec le triptyque de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs de Van Orley et Kempeneer, les tableaux de Cranach – Nymphe à la source, Adam et Eve, Courtisane et vieillard, Lucrèce se poignardant -, des portraits de Dirck Jacobsz et de Hans Baldung Grien ainsi qu’un petit paysage de Patinir. Remarquez également l’étonnant groupe sculpté, la Fuite en Egypte, en bois polychrome, œuvre anonyme d’Espagne, vers 1520-1540.

Peintures des XVIIe et XVIIIe siècles
La peinture européenne occupe le premier palier avec des oeuvres du XVIIe : des portraits de Philippe de Champaigne, de Terborch et de Jordaens, des sujets religieux et allégoriques, Le Ravissement de sainte Madeleine et Anges portant les instruments de la Passion de Simon Vouet, La Fuite en Égypte de Zurbaran, Noli me tangere de Bruegel, Allégorie avec une vue d’Anvers de Rubens, Sainte Madeleine pénitente de Elisabeta Sirni…
La peinture française du XVIIIe siècle, qui comprend une collection bisontine importante, est généralement présentée dans la grande salle de l’aile est. On peut admirer des Chinoiseries de François Boucher, dont Le jardin chinois (vers 1742) et le Festin de l’empereur de Chine, des œuvres de Jean-Honoré Fragonard, d’Hubert Robert ou encore de Jean-Baptiste Greuze.

Les collections du XIXe siècle comprennent des peintures, des sculptures et des tapisseries. Différents courants du XIXe siècle comme le néoclassicisme, le romantisme et le réalisme sont représentés dans les collections. Le visiteur découvre des œuvres majeures de David, Ingres (remarquez « Le Pape Pie VII officiant, dessin de1809), Géricault, Goya et Courbet. Ce dernier, peintre franc-comtois, tient une place prépondérante avec une dizaine d’œuvres exposées dont L’Hallali du cerf  et un magnifique Autoportrait.
A la suite de Courbet, un courant de peintres paysagiste locaux s’est développé avec des peintres tels que Bavoux, Fanart, Isenbart, Pointelin…
Des sculptures de Clesinger, Dalou, Carrier-Belleuse, Claudel et Rodin sont présentées dans le parcours pictural du XIXe siècle.

La visite s’achève avec le XXe siècle, en haut en pleine lumière du jour. Deux tableaux remarquables de Bonnard, Le Café du Petit-poucet et La Place Clichy, sont exposés ainsi que des oeuvres de Marquet (Hendaye, 1926 ), Matisse, Picasso, Renoir, Signac, Suzanne Valadon, Félix Vallotton (Femme assise sur un rocher), Vuillard… Les tableaux exposés ici  proviennent de la donation George et Adèle Besson et donnent une bonne représentation de l’art de la première moitié du XXe siècle.

Collection d’art graphique
Cette collection comporte 6 000 dessins et 1 000 estampes (en 2020). Dans la collection de dessins, l’école française représente les deux tiers de l’ensemble, avec de prestigieux noms : Nicolas Poussin, Simon Vouet, Eustache Le Sueur, François Boucher, Jean-Siméon Chardin, Jean-Honoré Fragonard, Hubert Robert, Jacques-Louis David, Eugène Delacroix, Théodore Géricault, Gustave Courbet, Paul Signac, Henri Matisse, Albert Marquet, Raoul Dufy… Les écoles italiennes (Carrache, Baroche, Tiepolo…) et nordiques (Rubens, Jordaens, Rembrandt…) couvrent chacune 15% de la collection. La collection d’estampes rassemble surtout des œuvres du XIXe et du XXe siècle.
Très fragiles, les dessins et estampes sont conservés à l’abri de la lumière dans le cabinet des arts graphiques. Cette pièce est à la fois une réserve et un lieu de consultation, la collection est accessible sur rendez-vous ou lors d’événements particuliers.

Rédaction Damoun Taha, décembre 2023

Activités culturelles

En plus des expositions temporaires, le musée propose des activités pédagogiques, des ateliers et des conférences pour tous les publics.
La bibliothèque spécialisée en histoire de l’art et en archéologie est riche d’environ 12 000 documents : catalogues d’exposition, ouvrages spécialisés, monographies d’artistes, revues… Accessible aux chercheurs, étudiants, enseignants, professionnels de l’art ou simples amateurs sur rendez-vous, elle met gratuitement à disposition ses ressources, pour une consultation sur place uniquement.

Site et architecture du musée

Le musée des beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon est situé sur la Place de la Révolution. La fontaine au centre de la place a été construite à l’emplacement historique de la guillotine de Besançon, utilisée pour les exécutions publiques. Actuellement (au 6 décembre 2023), des fouilles d’archéologie préventive sont en cours pour préserver les thermes romains et les structures médiévales situées dans le sous-sol de cette vaste place.

Le musée a une longue histoire architecturale comprenant différentes rénovations d’envergure. En 2023, le musée a obtenu le label « Architecture contemporaine remarquable« .

En 1843, les collections des Beaux-arts sont installées dans la Halle aux grains réalisée entre 1834 et 1842 par l’architecte Pierre Marnotte (1797-1882). En 1849, le musée d’Archéologie est créé à son tour et rejoint ce même lieu.

Le dépôt, en 1963, de la collection George et Adèle Besson – 112 peintures, 221 dessins et estampes – est à l’origine du réaménagement du musée, les donateurs ayant exigé en contre partie des conditions d’exposition à la hauteur de leur donation.
Un réaménagement en profondeur du musée est décidé. Après différentes consultations, c’est l’architecte Louis Miquel (1913-1986), disciple de Le Corbusier, qui de 1967 à 1970, fait édifier dans la cour intérieure (un espace vide et carré), une structure en béton brut, indépendante de l’édifice ancien. Elle s’y rattache par une succession de plans inclinés scandés par des paliers qui offre des points de vue sur les oeuvres et sur la construction en béton. Le parcours amène le visiteur du bâtiment ancien au bâtiment nouveau et inversement. La découverte de l’édifice se fait de manière ascendante, suivant une rampe en béton.

La dernière restructuration a eu lieu de 2015 à 2018, sous la conduite de l’architecte Adolfo Scaranello, originaire de Besançon. Depuis les années 1970, le musée n’avait pas bénéficié de travaux de rénovation importants. Le bâtiment commençait à se dégrader et le parcours muséal avait perdu sa cohérence à force de changements de scénographies et de manque de place.
La première intervention a consisté à enlever tous les cloisonnements construits depuis les années 1930, libérant ainsi plusieurs centaines de mètres carrés. Ensuite, le manque de lumière naturelle dans les niveaux inférieurs du musée a été résolu par le percement de puits de lumière en toiture. Les ouvertures existantes en façade ont été agrandies afin de créer une transparence entre la rue et les galeries du musée.
Le travail sur la lumière et la mise en correspondance des deux architectures qui préexistaient dans le musée offrent un nouveau parcours muséographique, ce que souhaitait Adolfo Scaranello qui place, au centre de sa pratique architecturale, la relation entre les œuvres et l’architecture qui les abrite.

Aux alentours du musée

Besançon elle-même est un musée à ciel ouvert. Dans la boucle (le centre-ville), vous découvrirez divers sites et vestiges dignes d’intérêt :

Le Musée du Temps, situé au 98 Grandes Rues, est installé dans le palais de Granvelle.

La porte Noire, un arc de triomphe romain.

La Maison natale de Victor Hugo, située à quelques mètres de la porte Noire, retrace la vie et les grandes réalisations du célèbre écrivain bisontin.

La citadelle de Besançon, une place forte de Vauban achevée en 1684. Elle abrite  trois musées et offre une vue spectaculaire.
Découvrez la société franc-comtoise grâce aux collections du Musée comtois (Fermeture du Musée comtois pour travaux jusqu’au 31 mars 2024 inclus).
Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon a rouvert le 8 septembre 2023.
Le Muséum de Besançon, dans l’enceinte de la Citadelle, présente des collections d’histoire naturelle aux nombreuses espèces vivantes, animale et végétale.